Qu'est ce que l'amiante ?

Des minéraux fibreux…

On regroupe sous le terme d’amiante (ou asbeste) une famille de minéraux fibreux et cristallins d’origine naturelle qui ont été exploité industriellement.

Les fibres d’amiante sont des silicates hydratés de forme allongée dont le rapport longueur sur diamètre est égal ou supérieur à 3 (définition OMS).

On distingue habituellement deux grandes classes minéralogiques : les amphiboles et les serpentines.

A l’intérieur de chaque famille, on distingue une ou plusieurs espèces ayant des caractéristiques physico-chimiques spécifiques.

Le chrysotile (ou amiante blanc), qui est un silicate de magnésium, est l’espèce la plus courante et la seule du groupe serpentine (exception de l’antigorite aussi reconnue comme amiantifère en Nouvelle-Calédonie) tandis que les amphiboles comprennent cinq espèces : l’amosite, la crocidolite, l’anthophyllite, l’actinolite et la trémolite.

Les fibres d’amiante ont des propriétés physiques et chimiques remarquables :

Fibres Amiante

Amas fibreux, Haute-Corse (Bureau GDA)

Chrysotile

Chrysotile, Haute-Corse (Bureau GDA)

Tremolite

Trémolite-amiante, Nouvelle-Calédonie (SGNC)

Actinolite

Actinolite-amiante, Isère (Bureau GDA)

Tremolite

Trémolite-amiante, Côtes-d'Armor (BRGM)

L’extraction (plusieurs mines seront actives en France notamment en Corse et dans les Alpes), la transformation et l’utilisation des fibres d’amiante à large échelle à des fins industrielles ont commencé dès le début du XXème siècle.

En France, la consommation d’amiante a atteint son apogée dans les années 70 avec 150 000 tonnes par an, avant son interdiction complète en 1997 suite à la mise en évidence de risques sanitaires majeurs liés à l’inhalation des fibres.

De par leurs nombreuses propriétés physico-chimiques, ces fibres ont été très largement utilisées dans diverses industries pendant de longues années notamment dans les domaines de la construction navale, l’industrie pour le calorifugeage et l’étanchéité, l’industrie textile, l’industrie de l’automobile (matériaux de friction), et le bâtiment et travaux publics (BTP).

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Publicité pour des matériaux de construction contenant de l'amiante (USA, non datée)

… parmi d’autres minéraux fibreux !

La législation “amiante” ne s’applique qu’aux 6 minéraux évoqués ci-dessus, qui ont été regroupés sous le terme commercial et réglementaire d’amiante.

Toutefois, d’autres minéraux, que l’on retrouve à l’état naturel dans nos sols et roches, présentent des caractéristiques morphologiques et/ou chimiques proches. Ces minéraux font l’objet d’études plus approfondies afin de déterminer la libérabilité de leurs fibres et la nocivité de ces dernières. Certains d’entre eux sont d’ailleurs classés cancérigènes dans d’autres pays comme aux USA, l’antigorite par exemple est rattachée à la législation amiante pour la Nouvelle-Calédonie.

Tableau PMA
Classification sanitaire des particules minérales respirables (Bureau GDA - 2023)

Il semble probable que des dispositions réglementaires quant à l’exposition aux fibres de ces minéraux soient prises à l’avenir, sur le modèle de la réglementation amiante.

Ainsi, l’Anses recommande en 2016 :

Que le terme de particules minérales allongées (PMA) soit employé pour toutes les particules minérales ayant un rapport d’allongement supérieur à 3, sans prise en compte de leur caractère asbestiforme ou non.

Que les préconisations de la réglementation amiante s’appliquent aux PMA (L/D > 3 ; L > 5  µm ; D < 3 µm) :

a. Des 5 amphiboles asbestiformes réglementaires et leurs homologues non asbestiformes, c’est-à-dire les “fameux” fragments de clivage (actinolite-amiante/actinolite ; anthophyllite-amiante/anthophyllite ; trémolite-amiante/trémolite ; amosite/grunérite, crocidolite/riébeckite) ;

b. De winchite, richtérite et fluoro-édénite, compte tenu des effets sanitaires similaires à ceux de l’amiante mis en évidence pour ces espèces minérales ;

c. D’érionite, classée agent cancérogène pour l’Homme (cat. I) par le CIRC.

(il s’agit là des particules minérales allongées dites d’intérêt pour l’ANSES (PMAi))

L’Anses a également souligné qu’en dehors des carrières, d’autres professionnels du secteur des  travaux publics en environnement naturel ou mettant en œuvre des matériaux manufacturés à partir de matériaux naturels pouvaient également être exposés à ces PMA.

ANSES-PMA

Source : ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, l’Environnement et le Travail) - Rapport d’expertise collective - Particules minérales allongées (saisine 2016-SA-0034).