Portrait : Stéphane LESIMPLE
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Tags: Géologie de l'Amiante
Après près de 15 ans passés en Nouvelle-Calédonie sur des problématiques d'amiante environnemental notamment, Stéphane est venu renforcer les compétences et l'expertise de Bureau GDA en août 2022.
Pourquoi as-tu décidé d’intégrer Bureau GDA ?
Mon arrivée au sein du Bureau GDA est liée à la conjecture de deux facteurs.
Le premier, c’est mon changement de vie. Je vivais jusque-là en Nouvelle-Calédonie, et des raisons personnelles m’ont conduit à revenir vivre en France en 2022. Sur le plan professionnel, jee devais me projeter dans un nouveau contexte géographique qui, il faut l’avouer, n’est pas forcément le plus porteur dans le domaine de la géologie.
Le second est lié à l’évolution de Bureau GDA, qui prenait de l’ampleur et avait besoin de développer son équipe. Les discussions avec Brice SEVIN, mon ancien collègue et co-fondateur de Bureau GDA, se sont très vite orientées vers la possibilité d’intégrer la société. C’était une opportunité de rebondir professionnellement dans mon domaine, mais également de faire profiter la société de mon expérience de près de 14 ans dans le domaine de l’amiante environnemental.
Quelles sont tes missions au sein du Bureau GDA ?
Ma mission principale au sein de la société est de réaliser les diagnostics géologiques pour évaluer le risque amiante avant travaux. La norme P94-001, publiée en 2021, définit la manière dont ces diagnostics doivent être menés, et les informations qu’ils doivent contenir. Ce cadre règlementaire met clairement en lumière que le sujet de l’amiante naturel est avant tout d’ordre géologique. Les contextes dans lesquels les minéraux amiantifères peuvent être présents de manière naturelle sont assez spécifiques.
De fait, mon rôle en tant que géologue dans le cas d’un diagnostic est de réunir le maximum d’informations concernant la géologie du site. D’abord via la bibliographie, en collectant les données issues des cartes, des notices, des rapports d’étude du BRGM notamment, puis si nécessaire directement sur le terrain pour des observations directes. Toutes ces informations sont interprétées sous le prisme de l’amiante, pour définir si le chantier se trouvera exposé à la présence de fibres. L’ensemble est résumé dans des rapports.
La problématique de l’amiante naturel, ou environnemental, reste récente, complexe, et souvent peu ou mal connue. Une partie du travail consiste à communiquer, expliquer, accompagner les personnes sur cette thématique.
Tu as travaillé à plus de 22 000 km de la France, comment c’est arrivé ?
En 2007, je travaillais comme rédacteur scientifique pour une revue de minéralogie française. Le travail était très intéressant pour le passionné de minéraux que je suis, mais consistait principalement à réunir de la bibliographie et à la synthétiser pour des articles de vulgarisation. Après un peu plus d’un an, une certaine lassitude s’est installée, et je me posais la question de me réorienter pour un poste un peu plus actif, sur le terrain.
A cette époque, un ami avait commencé à travailler en Nouvelle-Calédonie au sein du service géologique. Il m’a fait comprendre que le travail était intéressant, le contexte super, le terrain fabuleux, mais surtout qu’il y avait un poste disponible. Cela correspondait à mon besoin de grands espaces, je me suis donc lancé et j’ai postulé.
J’ai intégré le service géologique de Nouvelle-Calédonie, et j’y ai passé 14 années exceptionnelles qui m’ont amenées à prendre en main des thématiques aussi passionnantes et diverses que la cartographie géologique, les ressources en matériaux de carrières, les problèmes de sur-engravement, et l’amiante.
Quelle a été ton expérience la plus étonnante en tant que géologue ?
J’ai la chance d’avoir un profil assez complet et une carrière qui m’a permis de m’intéresser à une multitude de spécialités. J’aurai bien du mal à identifier une expérience étonnante en particulier. Ce qui m’étonne en y réfléchissant, c’est tout ce que ce métier m’a conduit à faire, et les personnes que j’ai pu rencontrer. J’ai pu passer facilement d’observations de minéraux à l’échelle quasi atomique, à des balades sur un volcan actif avec des lacs et des fontaines de lave -avec le même émerveillement.
J’ai pu parler de sujets comme l’amiante ou les risques naturels à des jeunes étudiants, à des personnes isolées dans leur tribu au cœur de la Nouvelle-Calédonie, comme à des ministres. J’ai pu pratiquer la géologie en Australie, en Nouvelle-Calédonie, à Wallis et Futuna, au Canada et bien sûr en France.
Chaque situation a été l’occasion d’apprendre toujours plus, de rencontrer des personnes passionnantes, de voir des choses magnifiques qui sont autant de souvenirs étonnants.
Si tu devais choisir un mentor, ce serait qui ?
Question difficile, tant j’ai eu l’occasion de rencontrer des experts qui m’ont marqué par leur connaissance et leur savoir.
Mais si je devais choisir, il y a deux personnes qui ont particulièrement marqué ma carrière de géologue.
Le premier a été mon chef au sein du Service Géologique de Nouvelle-Calédonie (SGNC) pendant quelques années, Bernard Robineau. Le second était géologue du BRGM détaché auprès du SGNC, Pierre Maurizot. Au delà de leur carrière riche et bien remplie et de leurs connaissances qui font d’eux des géologues accomplis, respectés et incontournables dans le monde de la géologie, c’est leur état d’esprit qui m’a marqué, leur envie de transmettre. Et cela s’est ressenti dès la première minute où j’ai eu la chance de les côtoyer et d’absorber tout ce qu’ils avaient à partager .
J’ai ressenti un grand sentiment d’accomplissement professionnel le jour où ces deux experts que je respecte énormément, m’ont à leur tour consulté sur un pied d’égalité pour que je leur transmette les connaissances que j’avais acquises.
Entretien réalisé par Solenn Araïc